Pour en finir avec le mythe du HP qui doit <<suer>>

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Pour en finir avec le mythe du HP qui doit <<suer>>

Message non lu par jptrol »

Bonjour à tous,

Une petite note avant : le terme anglais break up pour un HP recouvre une réalité difficile à rendre en français. Il faut comprendre que la réponse du cône est essentiellement non-linéaire, produisant des harmoniques et que le son est en quelque sorte fragmenté, dispersé, démultiplié.

Ce qui suit est la traduction d'une partie d'un article déniché par Warteko dans le fil <<Mon G5 ne crunche pas>>. L'article du magazine en ligne Sound On Sound traite de la technologie du HP guitare et des techniques d'enregistrement. Le journaliste est David Greeves (DG) et l'expert de Celestion interviewé qui apporte les précisions techniques est Ian White (IW)

http://www.soundonsound.com/techniques/ ... r-speakers


DG : << J'ai entendu de nombreux guitaristes faire la même réflexion au sujet des haut-parleurs, suggérant que, tout comme les amplis à tubes, c'est lorsqu'ils <<cuisent>> pour de bon que les HP sonnent le mieux . Quelques-uns vont même jusqu'à remplacer leurs HP pour des modèles de puissance inférieure pour augmenter les chances d'atteindre le <<break-up>> ou la <<distortion par le HP>>. Mais, comme nous venons de le découvrir, le break-up et la distortion sont les caractéristiques fondamentales et spécifiques mêmes du HP de guitare. Alors dans quelle mesure le niveau de signal influence-t'il la tonalité et le comportement du HP ?>>

IW: << L'effet du niveau de signal n'est pas énorme et certainement inférieur à ce qu'il est pour l'amplificateur. Ces mécanismes de torsion du cône se produisent avec quelques microvolts en entrée.Nul besoin d'injecter 20 volts dans la chose pour les provoquer . Il y a quelques effets liés au niveau de signal qui entrent en jeu mais qui ne sont pas ceux dont nous avons parlé jusqu'à présent. A mesure que le niveau croît, la bobine mobile s'échauffe de manière naturelle. Cela provoque un peu de compression et pourrait bien aussi provoquer d'autres légers changements, si bien que le son changera très modérément lorsque le HP sera poussé plus fort. Mais la tonalité caractéristique du HP est autant présente à bas niveau qu'elle peut l'être à haut niveau >>

DG:<<D'après Ian, les effets produits en repoussant le HP près de ses limites sont pour la plupart non désirables. On peut rencontrer des termes comme << pleurage du cône>> ou <<hurlement de contour>>. Les bruits que ces termes décrivent de manière aussi imagée résultent essentiellement du fait que le cône est si fort sollicité qu'il ne peut plus être rappelé de manière adéquate par le système d'amortissement et de suspension. Résonnant de manière aléatoire, il commence à produire des harmoniques et overtones désagréables qui n'ont souvent aucun rapport avec la note réellement jouée.>>

IW : << ces effets sont assurément non désirables, mais c'est quelque chose que nous devons tolérer. Ils résultent de notre choix de concepteur obligé de marcher sur la corde raide pour , à la fois réaliser un HP assez robuste pour encaisser la puissance tout en favorisant le processus de distortion lui permettant de développer sa sonorité propre d'une manière attendue. Si l'on décide de faire un HP capable de sonner plus fort, plus puissant, en utilisant des suspensions et des cônes plus robustes alors il n'y aura potentiellement plus autant de possibilités de distortion et le HP ne présentera pas de tonalité aussi riche. En tant que concepteurs nous devons trouver les moyens d'éviter qu'un HP plus puissant tende à sonner avec moins de distortions. Si l'on se contentait de faire évoluer un HP en le rendant toujours plus rigide pour assurer plus de puissance, on finirait par produire un HP sans distortion, un HP de sonorisation à réponse linéaire, ce qui est très différent.>>

DG: << Donc la raison pour laquelle un HP de 30 W dans un combo de 30 W produira généralement un son plus riche qu'un HP de 100 W n'est pas tant liée aux fameux sweet spots du HP qu'à la construction propre du HP. Le HP de moindre puissance n'a pas besoin d'être aussi résistant et rigide et reste ainsi capable de donner libre cours à sa petite fantaisie. Donc si un guitariste insiste sur le fait que son combo ne sonne bien que lorsqu'il joue à fond, il se peut qu'il ait raison, mais ce sera le plus vraisemblablement lié à l'amplificateur et non au HP>>

TEXTE ORIGINAL :

I've heard many guitarists discussing speakers in similar terms, the suggestion being that, like valve amps, speakers sound best when they're really "cooking”. Some players will specifically swap out their speakers for replacements with a lower power rating in an effort to encourage "speaker break-up” or "speaker distortion”. But, as we've just discovered, break-up and distortion are very much the guitar speaker's stock-in-trade. So how much does signal level actually influence the tone and behaviour of the speaker?

"The effect of signal level is not huge,” says Ian White, "and certainly not as big as it is on the amplifier. These cone break-up mechanisms happen at a few microvolts input. You don't need to drive 20 Volts into the thing to make them happen. There are some level-related effects that come into play, but they're not the ones we've been talking about up to now. As the level goes up, the voice coil does heat up naturally. That will cause some compression and it could cause some other things to change slightly as well, so the sound will change a little bit as the speaker is driven harder. But the sound character of the speaker is just as much there at low levels as it is at high levels.”

According to Ian, the effects of driving the speaker close to its limits are mostly undesirable. You may have encountered terms like "cone cry” and "edge yowl”. The noises they so eloquently describe are the result of the cone essentially being driven so hard that it can no longer be adequately restrained by the speaker's internal damping and suspension system. Resonating out of control, it starts producing unpleasant harmonics and overtones that are often unrelated to the actual note being played.

"These effects are definitely not desirable, but they're something that we have to tolerate,” says Ian. "They happen as a result of us walking the tightrope of trying to make the speaker robust enough to handle the power, while still wanting it to break up in a desirable way. If we set out to make a louder, more powerful speaker, using stronger suspensions and cones then, potentially, there won't be as many break-up modes and the speaker won't be tonally so complex. As designers, we have to be resourceful to avoid a more powerful speaker tending to be a cleaner-sounding speaker. If you simply took the guitar speaker right through the evolution of making it stiffer and stiffer to handle more power, ultimately you'd end up with a clean, linear PA speaker, which is a very different thing.”

So the reason why a 30 Watt speaker in a 30 Watt combo will generally produce a more tonally complex sound than a 100 Watt speaker is not so much to do with speaker distortion "sweet spots” as it is a product of each speaker's construction. The lower-powered speaker does not need to be as sturdy and rigid, so is free to resonate its flimsy little heart out. So if a guitarist insists that his combo only sounds good when it's turned up loud, he may well be right, but it will most likely be on account of the amp and not the speaker.
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Re: Pour en finir avec le mythe du HP qui doit <<suer>>

Message non lu par Lemontheo »

C'est effectivement très intéressant. Merci beaucoup JP!
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